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SBTN : La gestion de l’eau, un enjeu stratégique illustré par l’exemple de Séché

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Face à la multiplication des sécheresses et à l’élévation des risques physiques liés au climat, la gestion de l’eau est devenue un levier stratégique de compétitivité et de continuité d’activité. Selon les données disponibles, l’intégration d’objectifs fondés sur la science pour la nature (SBTN) pousse les entreprises à quantifier leurs impacts hydriques, à réduire les prélèvements et à sécuriser leurs usages industriels. Dans ce contexte, l’exemple de Séché Environnement illustre une approche opérationnelle de la sobriété et de la résilience, avec un modèle en circuit fermé testé sur un site de tri de déchets dangereux. Les indicateurs économiques suggèrent que la robustesse hydrique devient un facteur de création de valeur, autant qu’un impératif de conformité.

Au-delà d’un enjeu environnemental, l’eau est un actif critique de la chaîne de production et de la logistique. Une analyse approfondie révèle que la raréfaction locale de la ressource, les contraintes réglementaires et la pression sociale sur les usages nécessitent des investissements ciblés dans la mesure, le traitement et la réutilisation. Les références internationales sur la gouvernance, de l’échelle des bassins versants aux standards d’entreprise, convergent vers un même constat: l’arbitrage entre besoins industriels, agricoles et domestiques doit évoluer vers des modèles circulaires et territorialisés. Dans cette perspective, l’initiative SBTN encadre la trajectoire, tandis que des pionniers industriels testent des solutions réplicables.

SBTN et stratégie hydrique des industriels: le cas Séché Environnement

À Étampes (Essonne), le site Triadis de tri des déchets dangereux, filiale de Séché Environnement, a mis en place un schéma de réutilisation en boucle. Chaque lavage de contenants (fûts, bacs, IBC) est conçu pour récupérer, traiter puis réemployer l’eau. Le dispositif converge vers un bassin central, cœur hydraulique du site, dimensionné pour amortir les aléas de disponibilité. L’entreprise rattache cette démarche à une trajectoire SBTN focalisée sur la réduction des consommations et la qualité des rejets.

Le déclencheur est clairement identifié: « Nous avons eu un déclic en 2022, lorsque la France a connu un important épisode de sécheresse… nous avons décidé de lancer un plan d’eau pour économiser cette ressource précieuse », explique David André, directeur du site d’Étampes. Depuis mi-2023, les volumes d’eau évités atteignent environ 1 500 m³, signe d’une optimisation progressive des cycles de rinçage et de traitement. Ce retour d’expérience conforte la stratégie de résilience, alors que les épisodes secs se répètent en Île-de-France.

  • Objectif SBTN: mesurer, réduire, restaurer et gouverner l’usage de l’eau sur site.
  • Outil central: bassin de rétention, pilotage des flux, contrôle qualité.
  • Gain opérationnel: environ 1 500 m³ économisés depuis mi-2023.
  • Résilience: maintien d’activité lors des tensions saisonnières.
  • Réplicabilité: protocole standardisable sur d’autres sites industriels.

Pour situer ce cas d’école, voir l’analyse sectorielle de Novethic, ainsi que des panoramas de contexte sur l’enjeu eau publiés par Bpifrance et Yearn Magazine. L’angle gouvernance est détaillé par Action-Climatique et par des travaux académiques sur la construction européenne de la politique de l’eau, consultables sur Cairn.

SBTN : La gestion de l’eau, un enjeu stratégique illustré par l’exemple de Séché

Sur Triadis Étampes: circuit fermé et sobriété industrielle

Sur le terrain, la sobriété repose sur une chorégraphie précise: les bacs sont passés au jet haute pression, l’eau de rinçage est captée, dirigée vers le bassin, puis traitée et réaffectée aux cycles suivants. Le résultat: chaque goutte utile est conservée dans le système. Selon les données disponibles, cette méthode réduit simultanément les prélèvements externes et la vulnérabilité aux restrictions locales.

L’approche se lit comme une chaîne de valeur hydrique, où chaque poste est instrumenté. Pourquoi est-ce déterminant? Parce que le risque d’interruption d’activité ne se mesure plus seulement à l’énergie ou aux intrants critiques, mais à la continuité d’un service eau maîtrisé en interne. Cette logique préfigure des standards que la filière souhaite étendre.

  • Captation: collecte systématique des eaux de lavage.
  • Traitement: filtration, décantation, contrôle des polluants.
  • Réutilisation: boucles dédiées par type de process.
  • Suivi: capteurs, bilans, audits internes alignés SBTN.
  • Formation: protocoles opérateurs, maintenance préventive.

La montée en compétences des équipes, conjuguée à l’outillage de mesure, constitue le socle d’une performance durable. Cet ancrage opérationnel prépare la transition vers des cibles quantitatives de plus en plus fines.

Gouvernance de l’eau: enjeux et défis réglementaires à l’ère SBTN

La gouvernance hydrique agrège rareté, qualité, partage entre usages et contraintes climatiques. Les rapports de référence expliquent le cadre: vision globale, enjeux réglementaires, et analyse des arbitrages territoriaux par la Société Hydrotechnique de France. En 2024, le service Copernicus a signalé des températures record et des inondations majeures en Europe, confirmant l’exposition plurielle des territoires (analyse).

Dans ce cadre, la logique SBTN incite à objectiver les prélèvements et rejets, à fixer des cibles localisées et à coopérer avec les autorités de bassin. Les acteurs industriels ne peuvent plus externaliser le risque hydrique: ils doivent s’aligner sur les trajectoires de sobriété et d’adaptation. Selon les données disponibles, la Banque centrale européenne a d’ailleurs alerté sur une exposition macroéconomique notable de l’UE au risque sécheresse, estimant jusqu’à 15 % du PIB potentiellement affecté en cas de dégradation des ressources (mise en garde).

  • Rareté: tensions saisonnières, concurrence des usages, arbitrages publics.
  • Qualité: normes de rejets renforcées, traçabilité des polluants.
  • Résilience: continuité d’activité, plans sécheresse, boucles internes.
  • Transparence: reporting extra-financier, trajectoires SBTN.
  • Territorialisation: coopération avec syndicats d’eau et opérateurs urbains.

Pour un cadrage stratégique par les investisseurs, voir le livre blanc 2025 d’Andera Partners, ainsi que le point de vue de Forbes sur la nécessité d’indicateurs communs.

Stress hydrique: des indicateurs aux réalités de terrain

Les situations de stress hydrique sont souvent évaluées par des indicateurs de disponibilité par habitant, héritiers des travaux pionniers des années 1980. Leur intérêt: comparer les contextes locaux et prioriser les investissements. Mais l’expérience de 2024-2025 montre que l’extrême chaleur et les aléas peuvent déstabiliser des régions jusque-là considérées comme « moyennement exposées ».

Les canicules record au Pakistan à 50 °C illustrent l’intensité des chocs sur les infrastructures et la santé publique (reportage). En France, deux décennies après 2003, l’adaptation reste incomplète, avec des impacts sur la consommation et la productivité (décryptage). Ces éléments plaident pour des plans eau intégrant l’extrême, pas seulement les moyennes.

  • Mesure: indicateurs de pression (prélèvements/ressource), qualité et sécheresse.
  • Prospective: scénarios climatiques, exposition sectorielle, chaînes d’approvisionnement.
  • Adaptation: boucles fermées, substitution, stockage et réutilisation.
  • Gouvernance: coordination intersectorielle et par bassin versant.
  • Transfert: retour d’expérience entre sites et secteurs.

Au total, l’alignement entre mesure fine des pressions locales et décisions d’investissement devient un avantage concurrentiel décisif.

Comparaison sectorielle: opérateurs, territoires et solutions hydriques

Sur le terrain, la chaîne des partenaires s’élargit. Les acteurs de l’eau tels que Veolia, Suez, Saur, Eau de Paris, la Lyonnaise des Eaux (marque historique de Suez) ou le Syndicat des Eaux d’Île-de-France renforcent les services de mesure, de traitement avancé et de réutilisation. Des intégrateurs et énergéticiens, à l’image d’Aquasys, d’IDEX Environnement ou du Groupe BRL, accompagnent l’industrialisation des boucles de réemploi et du pilotage en temps réel.

Dans ce paysage, Séché Environnement se distingue par une approche « site-centric »: sécuriser l’eau au plus près du process et documenter les gains. Cette ligne est cohérente avec les attentes SBTN et la bascule des financements vers des solutions d’adaptation concrètes.

  • Opérateurs urbains: qualité, continuité, solutions de réutilisation (eaux traitées).
  • Intégrateurs: instrumentation, data, optimisation des boucles.
  • Industriels: rétrofits des procédés et bassins de rétention.
  • Territoires: schémas directeurs eau-énergie-déchet coordonnés.
  • Investisseurs: critères d’impact, CAPEX orientés adaptation.

Pour une perspective élargie, voir la lecture croisée des enjeux eau et climat par Yearn Magazine et la veille économique de Bpifrance.

Financements et innovation: de l’usine au bassin versant

Le mouvement de capitaux vers l’adaptation s’accélère. Le private equity explore des solutions « nature-based » complémentaires, comme l’agriculture régénératrice pour restaurer la ressource et l’infiltration (analyse). La dynamique territoriale s’observe, par exemple, sur la Loire armoricaine, où le compromis entre croissance et préservation de l’eau repose sur des arbitrages fins (étude).

L’eau s’invite aussi comme risque de réputation et de conformité: controverses sur les eaux minérales et exigences de transparence (enquête); empreinte environnementale du numérique et de l’IA, qui intègre désormais la consommation d’eau des data centers (point). Les décisions d’investissement se nourrissent de ces signaux faibles autant que des contraintes réglementaires.

  • Capitaux: nouveaux véhicules d’adaptation, dette verte et transition.
  • Nature: solutions fondées sur la nature pour recharge et qualité.
  • Technologies: capteurs, data, pilotage en temps réel, réutilisation.
  • Gouvernance: coopérations public-privé, transparence accrue.
  • Prospective: liens eau-économie (prix alimentaires, productivité, vagues de chaleur) via des analyses comme celles-ci et celles-là.

Les débats sur l’exploitation des ressources marines (États-Unis) et la durabilité des océans (DIPOS) montrent que la pression sur l’eau douce s’inscrit dans un cycle hydrologique global. À l’échelle locale, des initiatives industrielles comme celles de Séché Environnement préfigurent une gestion plus sobre et plus robuste, que d’autres filières pourront adapter. Selon les données disponibles, l’alignement avec SBTN facilite ce passage à l’échelle.

Cécile Divolic

Cécile Divolic

Passionnée par les enjeux économiques contemporains, je m'efforce de déchiffrer les tendances et d'informer le grand public sur des sujets complexes. Mon expertise et mon expérience me permettent de traiter de manière claire et accessible des thèmes variés, allant de la finance aux politiques économiques.