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La préservation de l’environnement : un appel d’EY à laisser de côté les narrations idéalisées des entreprises

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Selon les données disponibles, la transparence des entreprises sur leurs impacts environnementaux progresse en visibilité mais piétine en précision. Une analyse approfondie révèle que, derrière les récits séduisants, les informations restent rarement chiffrées, comparables et géolocalisées, alors que les écosystèmes se dégradent et que les risques opérationnels s’intensifient. Le dernier examen conduit par EY sur plus de grandes entreprises internationales met en lumière un décalage entre l’ampleur des engagements déclarés et la faiblesse des métriques publiées, au moment où les régulateurs renforcent les attentes, notamment en Europe avec la CSRD et les référentiels émergents tels que la TNFD. Les indicateurs économiques suggèrent que ce déficit d’information pourrait freiner l’action collective, en ralentissant l’allocation de capitaux vers des modèles réellement compatibles avec la préservation de la nature.

Le contexte 2025 accentue l’exigence de clarté. Les pouvoirs publics rappellent que la protection de l’environnement constitue un objectif de valeur constitutionnelle en France, tandis que les organisations internationales réitèrent l’urgence d’agir pour enrayer l’érosion du vivant. Les débats politiques sur la simplification réglementaire et les arbitrages économiques ravivent la question de la mesure: que faut-il publier, comment et à quel niveau de granularité pour que les chiffres guident les décisions? Pour approfondir les repères citoyens et institutionnels, des ressources complémentaires éclairent la dynamique des comportements individuels (enquête nationale), les implications juridiques (cadre constitutionnel) et l’angle multilatéral (ONU Info). Dans ce paysage, le message d’EY écarte les narrations idéalisées au profit d’un reporting robuste, seul à même d’orienter la stratégie et l’investissement.

Préservation de l’environnement: EY appelle à dépasser les narrations idéalisées

Le rapport d’EY s’appuie sur l’étude de plus de 430 grandes entreprises de secteurs variés (biens de consommation, énergie, hôtellerie, technologies), représentant une capitalisation combinée supérieure à 43 000 milliards d’euros. Si 93% des entreprises mentionnent désormais la nature et la biodiversité dans leurs documents publics, seules 26% publient des données détaillées, alignées sur des cadres de référence tels que la TNFD, pour quantifier leurs impacts. À peine 23% décrivent de manière fiable des actions et une stratégie de gestion des risques liés à la nature.

Sur le plan géographique, l’Europe devance les États-Unis: environ une entreprise sur trois en Europe diffuse un reporting conforme aux standards internationaux, contre 22% côté américain. EY souligne que la pression réglementaire européenne, notamment via la CSRD, joue un rôle d’accélérateur, même si les débats politiques autour d’une simplification du Green Deal pourraient créer des signaux contradictoires pour les directions financières et RSE.

  • Constat clé: la majorité des entreprises restent au stade exploratoire de compréhension des risques/opportunités liés à la nature.
  • Angle réputationnel: prédominance de récits positifs, peu étayés par des métriques comparables et vérifiables.
  • Écart sectoriel: dépendances fortes dans l’agroalimentaire, le tourisme et l’énergie, où la localisation des impacts est décisive.
  • Risque systémique: l’absence de données fines peut ralentir l’action internationale et l’allocation du capital.

En synthèse, EY invite à substituer aux promesses générales un socle d’informations vérifiables sur les dépendances et impacts, condition d’un pilotage crédible.

La préservation de l’environnement : un appel d’EY à laisser de côté les narrations idéalisées des entreprises

Transparence et performance: pourquoi la nature redevient un actif stratégique

Les chaînes d’approvisionnement s’exposent à des ruptures liées à l’eau, aux sols et à la biodiversité. Dans l’hypothèse d’une entreprise manufacturière fictive, «Novalia Textiles», une cartographie de dépendances révèle que 70% de la valeur dépend d’écosystèmes vulnérables à la sécheresse et aux inondations. Une telle exposition influence le coût des intrants, les assurances et, in fine, le coût du capital, surtout si la communication financière reste lacunaire.

Selon les données disponibles et la littérature récente, les investisseurs intègrent de plus en plus des signaux nature dans l’évaluation des risques. Des initiatives d’allocation, à l’image d’engagements d’investisseurs en faveur d’actifs contribuant à la biodiversité, se multiplient, tandis que les stratégies d’entreprises face à la raréfaction des ressources deviennent un axe de résilience. Des références utiles sont proposées ici: stratégies ressources et engagements d’investisseurs.

  • Effet coûts: volatilité des intrants (eau, matières premières), surcoûts d’assurance et de conformité.
  • Accès marché: exigences des donneurs d’ordre et des distributeurs sur la traçabilité et les impacts.
  • Financement: conditions de crédit et appétit des investisseurs modulés par la qualité des données TNFD.
  • Licence sociale: attentes de parties prenantes (ONG telles que WWF, Greenpeace, Surfrider Foundation) sur la matérialité des actions.

Conclusion opérationnelle: l’entreprise qui rend ses dépendances visibles gagne en crédibilité, réduit ses coûts de risque et améliore sa résilience.

TNFD, CSRD et débats politiques: le cadre qui rebat les cartes du reporting nature

La TNFD propose une structure pour identifier, évaluer et divulguer les interactions avec la nature; elle est complémentaire aux exigences européennes de la CSRD et à la double matérialité. Des ONG environnementales (WWF, Greenpeace) rappellent toutefois que l’ambition dépendra de la rigueur des indicateurs et de l’assurance externe. Sur la scène politique, des discussions sur l’«omnibus» européen interrogent l’équilibre entre simplification administrative et préservation des garde-fous écologiques.

Pour suivre ces dynamiques, plusieurs ressources éclairent les enjeux: soutien d’entreprises à la CSRD, influence des lobbys et points clés des négociations. En France, la protection de l’environnement s’inscrit dans le droit, rappelant la légitimité d’exigences de transparence renforcées (référence juridique).

  • Référentiel: TNFD pour la méthode (localisation, dépendances, impacts, risques/opportunités).
  • Obligation: CSRD pour la publication normalisée et auditée des informations de durabilité.
  • Gouvernance: rôles des conseils d’administration et comités d’audit renforcés sur la qualité des données.
  • Veille: suivis des évolutions politiques européennes, susceptibles d’ajuster le niveau d’exigence.

Point d’attention: cadres et lois progressent, mais la crédibilité repose sur des données localisées, comparables et vérifiables.

De la narration à l’action: bâtir un plan crédible aligné avec la TNFD

Passer des promesses aux résultats suppose un séquencement clair. Exemple inspiré d’un groupe hôtelier fictif, «Mareva Hospitality», opérant en zones littorales: la cartographie initiale a révélé une dépendance à l’eau douce et la sensibilité des habitats côtiers. Le plan d’action a relié ces constats à des objectifs chiffrés, à des investissements ciblés et à une gouvernance qui lie rémunération variable et progrès mesurables.

Des partenariats techniques accélèrent l’exécution: optimisation eau-déchets-énergie avec Veolia, fourniture d’électricité renouvelable via Enercoop, trajectoire climat-nature pilotée avec EcoAct, restauration d’habitats avec Reforest’Action et protection du littoral aux côtés de Surfrider Foundation. À l’échelle des achats alimentaires, un sourcing de proximité est organisé avec La Ruche qui dit Oui et des projets agricoles soutenus par Terre de Liens, tandis que la seconde vie des livres et supports est confiée à Recyclivre. Ces exemples illustrent l’alignement entre dépendances identifiées et actions ciblées.

  • Étape 1: cartographier les interfaces avec la nature (sites, bassins versants, aires protégées) et prioriser par matérialité.
  • Étape 2: fixer des objectifs mesurables (réduction de la consommation d’eau, restauration d’hectares, réduction des rejets dans l’eau).
  • Étape 3: flécher CAPEX/OPEX vers des solutions fondées sur la nature et l’économie circulaire.
  • Étape 4: instaurer une assurance externe et relier la rémunération des dirigeants à des indicateurs vérifiés.

Ressources pratiques: guide sur la transition énergétique, économie circulaire textile, agriculture régénératrice et finance bleue. L’essentiel est de relier chaque euro investi à un impact mesuré et audité.

Que publier en 2025? Indicateurs simples, comparables et utiles à la décision

La matérialité nature impose une granularité locale et une comparabilité sectorielle. Le socle de reporting doit permettre à un lecteur non spécialiste d’évaluer l’ampleur et la trajectoire des impacts, tout en facilitant l’analyse par les investisseurs et prêteurs. Les standards demandent de distinguer dépendances, pressions, états des écosystèmes et réponses (objectifs, financements, résultats).

Pour s’inspirer, des analyses récentes soulignent les retards d’exécution et l’effet des flux financiers sur la biodiversité, plaidant pour des indicateurs de pilotage simples et vérifiables. Des éclairages complémentaires sont disponibles sur l’état des objectifs de développement durable (bilan ODD) et sur l’effet des subventions néfastes à la nature (subventions et biodiversité), tandis que l’évolution des pratiques citoyennes constitue un signal d’accompagnement utile (comportements individuels).

  • Dépendances: exposition à l’eau (prélèvements par site), aux sols (occupation/fragmentation), aux matières premières clés.
  • Pressions: rejets dans l’eau, altération d’habitats, extraction, bruits/éclairages nuisibles, localisation précise.
  • Impacts: surfaces affectées/restaurées, espèces/habitats concernés, tendance de l’état écologique.
  • Réponses: objectifs chiffrés, CAPEX/OPEX alloués, pourcentage des revenus/costs couverts par des plans d’atténuation, assurance externe.

Point clé: limiter le volume d’annexes narratives et privilégier des séries temporelles auditées, localisées et compatibles TNFD/CSRD.

Repères et coopérations: sources, initiatives et ancrage territorial

Pour consolider les plans d’action, il est utile d’articuler références internationales, lignes directrices publiques et retours d’expérience. Les synthèses sur les stratégies de protection de la nature (vie-publique) et la reconnaissance d’acteurs de terrain (UICN) offrent des points d’appui. Sur la régulation et les négociations internationales, l’actualité des forums sur le plastique (Genève) et des processus océaniques (UNOC 3) illustre les tensions entre ambitions et compromis.

Côté engagement des parties prenantes, des ONG telles que WWF, Greenpeace et Surfrider Foundation constituent des contre-pouvoirs méthodologiques. À l’échelle des territoires, la coopération avec des acteurs opérationnels (Veolia, Enercoop, EcoAct, Reforest’Action) et des initiatives citoyennes (Terre de Liens, La Ruche qui dit Oui, Recyclivre) facilite la traduction des trajectoires en résultats observables. Pour la culture générale et la sensibilisation, des formats accessibles peuvent compléter la veille (ressources grand public, enjeux et actions).

  • Références publiques: stratégies nationales et européennes, documents de consultation, décisions jurisprudentielles.
  • Écosystème ONG: expertise scientifique indépendante et suivi des engagements privés.
  • Coalitions locales: coopératives d’énergie, circuits courts, projets de restauration et réemploi.
  • Veille sectorielle: analyses sur le Green Deal et la CSRD pour anticiper les exigences émergentes.

Idée directrice: la crédibilité vient du croisement entre standards internationaux, ancrage local et preuves mesurées.

Cécile Divolic

Cécile Divolic

Passionnée par les enjeux économiques contemporains, je m'efforce de déchiffrer les tendances et d'informer le grand public sur des sujets complexes. Mon expertise et mon expérience me permettent de traiter de manière claire et accessible des thèmes variés, allant de la finance aux politiques économiques.